Alors que je vaque à mes occupations quotidiennes les plus banales,
à l'arrière-plan frémit je ne sais quel regret de travaux en retard
ou de tâches inachevées.
Tout à coup, de manière aussi soudaine qu'un coup de vent qui ouvre une fenêtre mal fermée, quelque chose s'ouvre également en moi et laisse entrer en un éclair un sentiment étrange de déjà connu..
Mon malaise a complètement disparu, comme s'il n'avait jamais existé !
Je sens alors que rien n'est plus en avance ni en retard,
que je suis là au bon endroit, au bon moment.
Je me souviens alors que j'avais déjà quelque peu senti cela à maintes reprises quand de minuscules petits signes, de malicieuses coïncidences me faisaient des clins d’œil en s'amusant à jalonner
mon chemin de panneaux indicateurs.
Mais là, cette fois, c'est tout autre chose, je peux percevoir le temps comme une substance quasiment physique, tangible, palpable,
saisissable par tous mes sens à la fois.
Mais surtout quelque chose semble s'être réveillé en moi : je ne sais ce que s'est, mais ce que je sais, c'est que je perçois là tout à coup l'exactitude du temps présent, et dans un soupir de contentement, je me laisse emporter dans la certitude tranquille que tout est en ordre.
J'ai une envie folle de déclamer que tout est bien qui finit bien mais je ne le peux car dans ce moment particulier où l'espace et le temps semblent ne faire plus qu'un, tout au contraire m'apparaît comme un commencement.
Je goûte à l'immensité du moment présent qui m'envahit de toute part, ne laissant place qu'à la joie de me sentir existant.
Je suis si retourné que je peux dire, dans tous les sens du terme
que je me sens enfin remis à l'endroit.
Tout prend alors son sens et ouvre en moi des perceptions nouvelles, ou un regard nouveau : celui d'être bien là, en lieu et place d'être las d'être ici.
Je ne me perçois pas dans une expérience d'expansion de conscience comme j'ai pu en vivre en d'autres temps : il n'y a pas là d'expansion de mon être, il y aurait plutôt une re-concentration, une focalisation sur ce qui se présente dans le champ de mon regard ou de mes inclinations naturelles.
Je constate surtout que ce qui aurait pu paraître banal quelques instants auparavant ne l'est plus maintenant car la moindre petite chose, le moindre petit événement prend tournure de grande aventure.
C'est bien, tout est bien.
En même temps je me sens tout à fait présent au monde car émerge en moi la sensation qu'en ces temps de grisaille sociale, mondiale cela peut paraître outrecuidant voire indécent de dire que c'est bien, c'est bien, c'est bien !
Mais en même temps je m'entends dire : pourquoi se priver de dire que c'est bien quand c'est bien, quant d'autres ne se privent pas de dire que c'est mal quand c'est mal, et, qu'ils en rajoutent même s'il le faut comme s'ils se faisaient un devoir de pigmenter le malheur.
Moi j'ai plutôt envie de chanter la gloire de l'instant, de danser avec le temps, avec le vent, avec tous les éléments et avec tout ce qu'il y a dedans.
Je retrouve tout à coup la légitimité du temps
qui ne sera plus jamais pour moi perdu, mais toujours donné.
Je perçois aussi que dans ce temps-là on peut également créer, agir, et surtout créer, agir sans efforts, sans être empêtré dans ces sempiternelles indécisions qui statufient le mouvement.
Je vis là un temps où il y a toujours le temps de faire ce qu'il y a à faire, sans s'en faire de ne pas savoir le faire, ou sans vouloir le remettre au lendemain.
Je ressens cela comme si l'intention venait de se marier avec l'action avec comme témoin l'espace et le temps dans une même communion.
Je perçois surtout l'extrême adéquation entre le désir et l'action, mais un désir qui n'est pas le mien, en même temps qu'il m'appartient ...
mais pas en propre ... seulement au figuré.
Il y a comme une résonance, un écho, non pas avec mon propre désir mais avec le désir même du Grand Tout, là à un moment donné, majestueux et en même temps qui tient là dans le creux de ma main ouverte à la vie de l'instant.
Je n'ai guère jusqu'à ce jour commis d'action héroïque mais j'imagine que ça doit être dans cet état-là qu'elle se déroule : c'est à dire dans un état où l'on ne pense pas avant d'agir mais ou l'on agit
avant de retourner ensuite à la source de l'agir.
C'est une action qui dépasse alors l’entendement, les forces morales intellectuelles ou physiques habituelles.
C'est une action, où l'être n'est plus que canal d'un agir qui est à la fois conscience et science du mouvement.
Et c'est encore une action qui n'est en aucune façon le contraire du repos car elle porte également en elle-même le non agir, ou en d'autres mots l'action naturelle sponta-née partant du non-être
pour retourner ensuite à l’incréé.
C'est d'ailleurs ainsi que s'écrit ce texte, qu'émerge spontanément du rien l'impulsion non pré-méditée à témoigner de ce qui se vit là : bien mystérieuse alchimie du faire et du non faire, du silence et de l'expression du silence.
En ce temps-là qu'il m'est donné de goûter comme une succession d'instants bénis, réunis par d'invisibles liens, je découvre encore
bien d'autres parfums, bien d'autres saveurs.
Je m’enivre du parfum de l'Etre qui se révèle à lui-même.
Je me laisse porter par les subtiles harmonies d'essences rares que le cœur et l'âme dégagent quand le temps de l'esprit s'est arrêté.
Je déguste avec reconnaissance les délicates saveurs du non moi, qui tel un bon vin se révèle à chaque instant davantage.
J'entends la mélodie du temps suspendu
rendant hommage à la Présence Universelle.
Je m'immerge dans l'espace de plénitude reflétant dans le miroir du regard la qualité de l'instant éveillé à sa propre complétude.
Mais surtout je goûte à un temps plein de vie, scintillant de l'émerveillement de toute naissance et s'enracinant dans l'éternel présent.
Je comprends alors que l'avenir n'existe pas , que ce que je fais d'aujourd'hui sera mon lendemain, que le futur n'est que le mirage de mes désirs dans le désert de mon maintenant.
En ce temps-là, je vois qu'il n'y a ni but, ni destination
qu'il n'y a que la joie de marcher.
En ce temps-là chacun fait son chemin au fur et à mesure qu'il avance et son but devient celui de bien vivre chaque instant que Dieu fait.
C'est sans doute cela le vrai bon temps,
celui qu'on ne regrette pas, puisqu'il est toujours là.
EN CE TEMPS-LA
on s'aperçoit qu'on ne vit pas sa vie, on la crée,
qu'on ne gagne pas sa vie
mais que c'est la vie toujours un jour qui nous gagne.
à l'arrière-plan frémit je ne sais quel regret de travaux en retard
ou de tâches inachevées.
Tout à coup, de manière aussi soudaine qu'un coup de vent qui ouvre une fenêtre mal fermée, quelque chose s'ouvre également en moi et laisse entrer en un éclair un sentiment étrange de déjà connu..
Mon malaise a complètement disparu, comme s'il n'avait jamais existé !
Je sens alors que rien n'est plus en avance ni en retard,
que je suis là au bon endroit, au bon moment.
Je me souviens alors que j'avais déjà quelque peu senti cela à maintes reprises quand de minuscules petits signes, de malicieuses coïncidences me faisaient des clins d’œil en s'amusant à jalonner
mon chemin de panneaux indicateurs.
Mais là, cette fois, c'est tout autre chose, je peux percevoir le temps comme une substance quasiment physique, tangible, palpable,
saisissable par tous mes sens à la fois.
Mais surtout quelque chose semble s'être réveillé en moi : je ne sais ce que s'est, mais ce que je sais, c'est que je perçois là tout à coup l'exactitude du temps présent, et dans un soupir de contentement, je me laisse emporter dans la certitude tranquille que tout est en ordre.
J'ai une envie folle de déclamer que tout est bien qui finit bien mais je ne le peux car dans ce moment particulier où l'espace et le temps semblent ne faire plus qu'un, tout au contraire m'apparaît comme un commencement.
Je goûte à l'immensité du moment présent qui m'envahit de toute part, ne laissant place qu'à la joie de me sentir existant.
Je suis si retourné que je peux dire, dans tous les sens du terme
que je me sens enfin remis à l'endroit.
Tout prend alors son sens et ouvre en moi des perceptions nouvelles, ou un regard nouveau : celui d'être bien là, en lieu et place d'être las d'être ici.
Je ne me perçois pas dans une expérience d'expansion de conscience comme j'ai pu en vivre en d'autres temps : il n'y a pas là d'expansion de mon être, il y aurait plutôt une re-concentration, une focalisation sur ce qui se présente dans le champ de mon regard ou de mes inclinations naturelles.
Je constate surtout que ce qui aurait pu paraître banal quelques instants auparavant ne l'est plus maintenant car la moindre petite chose, le moindre petit événement prend tournure de grande aventure.
C'est bien, tout est bien.
En même temps je me sens tout à fait présent au monde car émerge en moi la sensation qu'en ces temps de grisaille sociale, mondiale cela peut paraître outrecuidant voire indécent de dire que c'est bien, c'est bien, c'est bien !
Mais en même temps je m'entends dire : pourquoi se priver de dire que c'est bien quand c'est bien, quant d'autres ne se privent pas de dire que c'est mal quand c'est mal, et, qu'ils en rajoutent même s'il le faut comme s'ils se faisaient un devoir de pigmenter le malheur.
Moi j'ai plutôt envie de chanter la gloire de l'instant, de danser avec le temps, avec le vent, avec tous les éléments et avec tout ce qu'il y a dedans.
Je retrouve tout à coup la légitimité du temps
qui ne sera plus jamais pour moi perdu, mais toujours donné.
Je perçois aussi que dans ce temps-là on peut également créer, agir, et surtout créer, agir sans efforts, sans être empêtré dans ces sempiternelles indécisions qui statufient le mouvement.
Je vis là un temps où il y a toujours le temps de faire ce qu'il y a à faire, sans s'en faire de ne pas savoir le faire, ou sans vouloir le remettre au lendemain.
Je ressens cela comme si l'intention venait de se marier avec l'action avec comme témoin l'espace et le temps dans une même communion.
Je perçois surtout l'extrême adéquation entre le désir et l'action, mais un désir qui n'est pas le mien, en même temps qu'il m'appartient ...
mais pas en propre ... seulement au figuré.
Il y a comme une résonance, un écho, non pas avec mon propre désir mais avec le désir même du Grand Tout, là à un moment donné, majestueux et en même temps qui tient là dans le creux de ma main ouverte à la vie de l'instant.
Je n'ai guère jusqu'à ce jour commis d'action héroïque mais j'imagine que ça doit être dans cet état-là qu'elle se déroule : c'est à dire dans un état où l'on ne pense pas avant d'agir mais ou l'on agit
avant de retourner ensuite à la source de l'agir.
C'est une action qui dépasse alors l’entendement, les forces morales intellectuelles ou physiques habituelles.
C'est une action, où l'être n'est plus que canal d'un agir qui est à la fois conscience et science du mouvement.
Et c'est encore une action qui n'est en aucune façon le contraire du repos car elle porte également en elle-même le non agir, ou en d'autres mots l'action naturelle sponta-née partant du non-être
pour retourner ensuite à l’incréé.
C'est d'ailleurs ainsi que s'écrit ce texte, qu'émerge spontanément du rien l'impulsion non pré-méditée à témoigner de ce qui se vit là : bien mystérieuse alchimie du faire et du non faire, du silence et de l'expression du silence.
En ce temps-là qu'il m'est donné de goûter comme une succession d'instants bénis, réunis par d'invisibles liens, je découvre encore
bien d'autres parfums, bien d'autres saveurs.
Je m’enivre du parfum de l'Etre qui se révèle à lui-même.
Je me laisse porter par les subtiles harmonies d'essences rares que le cœur et l'âme dégagent quand le temps de l'esprit s'est arrêté.
Je déguste avec reconnaissance les délicates saveurs du non moi, qui tel un bon vin se révèle à chaque instant davantage.
J'entends la mélodie du temps suspendu
rendant hommage à la Présence Universelle.
Je m'immerge dans l'espace de plénitude reflétant dans le miroir du regard la qualité de l'instant éveillé à sa propre complétude.
Mais surtout je goûte à un temps plein de vie, scintillant de l'émerveillement de toute naissance et s'enracinant dans l'éternel présent.
Je comprends alors que l'avenir n'existe pas , que ce que je fais d'aujourd'hui sera mon lendemain, que le futur n'est que le mirage de mes désirs dans le désert de mon maintenant.
En ce temps-là, je vois qu'il n'y a ni but, ni destination
qu'il n'y a que la joie de marcher.
En ce temps-là chacun fait son chemin au fur et à mesure qu'il avance et son but devient celui de bien vivre chaque instant que Dieu fait.
C'est sans doute cela le vrai bon temps,
celui qu'on ne regrette pas, puisqu'il est toujours là.
EN CE TEMPS-LA
on s'aperçoit qu'on ne vit pas sa vie, on la crée,
qu'on ne gagne pas sa vie
mais que c'est la vie toujours un jour qui nous gagne.
Nil