Alors, que faire, une fois qu’il a compris que sa quête même alimente le mouvement sans fin de cette Roue ?
Ecouter les voix non duelles qui lui disent que "le chercheur est le cherché", qu’il peut s’arrêter de courir, puisque "tout est déjà là " et qu’il n’y a donc " rien à faire " ?
Il essaie, vaillamment... mais ne peut s’empêcher de continuer à percevoir une non-complétude et une envie de faire quelque chose... sauf qu’en plus, à présent, il se juge de ressentir cela, vu qu’il a entendu que "le chercheur est le principal obstacle à l’arrêt de la Quête " :
" Ben j’me mets où alors ? Pis j’fais quoi, alors ? ",
demande-t-il, tout perturbé...
Asséner des vérités s’appliquant sur le plan de l’absolu au chercheur dont la Roue n’a pas été arrêtée dans le plan relatif n’est pas l’expression de la compassion tendre de la Vie envers elle-m’aime...
Mais s’il tend l’oreille, le chercheur pourra entendre, émanant du cœur du silence souriant qui embrasse tout ce qui est, la voix aimante de la Vie lui disant :
" En toi
je joue à m’oublier...
depuis l’espace de l’immuabilité,
depuis l’espace de l’immuabilité,
je joue à courir
pour me goûter en tant que mouvement ...
depuis l’espace de la tranquillité,
pour me goûter en tant que mouvement ...
depuis l’espace de la tranquillité,
je joue à l’agitation
pour me goûter en tant qu’intensité ...
depuis l’espace de la complétude,
pour me goûter en tant qu’intensité ...
depuis l’espace de la complétude,
je joue au manque
pour me goûter en tant qu’aspiration...
pour me goûter en tant qu’aspiration...
Je Suis tout ce qui Est...
La Quête, la fin de la Quête,
le Chercheur, le Cherché,
le Chercheur, le Cherché,
la Roue et son Axe
l’espace en lequel tout cela apparaît et disparaît..."
Extrait de
"Au cœur du vivant
140 graines de conscience pour une vie éveillée"
Isabelle Padovani
(Editions Trédaniel)